Ô
Deux tziganes sans répit grattent leur guitare,
ranimant du fond des nuits toute ma mémoire.
Sans savoir que roule en moi un flot de détresse,
font renaître sous leurs doigts ma folle jeunesse.
Jouez tziganes, jouez pour moi avec plus de flamme
afin de couvrir la voix qui dit à mon âme:
Où as-tu mal, pourquoi as-tu mal?
Ah, t'as mal à la tête
Ah, t'as mal à la tête
mais bois un peu moins aujourd'hui, tu boiras plus demain, et encore plus après demain.
Je veux rire et chanter, et saouler ma peine,
pour oublier le passé qu'avec moi je traîne.
Apportez-moi du vin fort car le vin délivre,
Oh, versez, versez m'en encore pour que je m'enivre.
Quand je serai ivre mort, faible et lamentable
et que vous verrai mon corps rouler sous la table
alors vous pourrez cesser vos chants qui résonnent
mais en attendant jouez,
jouez je m'abandonne.
paroles de ''Les deux guitares'' de Charles Aznavour